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À PROPOS

Magali Année

Née le 12 décembre 1981 à Versailles

 

Agrégée de Grammaire et Docteure en Études grecques de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Magali Année a été qualifiée aux fonctions de Maître de Conférences dans les sections 7 (Sciences du Langage), 8 (Langues et littératures anciennes) et 17 (Philosophie) du Conseil National des Universités. Elle mène actuellement ses recherches en tant que Membre associé du laboratoire Savoirs, Textes, Langage (CNRS-UMR 8163 – Université de Lille).

Formée à la philologie et à la linguistique grecque dans la tradition française de la pensée de Ferdinand de Saussure perpétuée par les travaux d’Antoine Meillet, de Pierre Chantraine, d’Émile Benveniste, et de leurs successeurs actuels, elle a su en même temps tirer profit des questionnements indispensables de l’anthropologie grecque tels qu’ils sont formulés dans le sillage de l’École de Paris. Alors qu’elle menait sa thèse sur les élégies archaïques de Tyrtée et de Kallinos, le détour d’une conversation scientifique la conduisit à se plonger dans le détail du texte des fragments de Parménide. Dans son essor, sa démarche, prit alors un chemin indépendant qui lui permit de s’enrichir des principes de la philologie herméneutique d’un Jean Bollack et de parvenir à l’originalité qui est la sienne et qui fonde tout son projet de recherche.

 

Ce projet porte essentiellement sur la conception cratyléenne que les Grecs, jusqu'à Platon (et dans une certaine mesure jusqu'à Aristote) avaient de leur propre langue et sur les implications "infra-linguistiques" de cette conception sur le mécanisme de la signification. Tel que l’atteste le Cratyle de Platon, il s’avère que les Grecs ressentaient leur langue de façon fondamentalement « sonore » (i.e. par-delà toute idée inappropriée de dichotomie entre dimensions orale et écrite), en termes d’unités phonico-syllabiques dotées d’une valeur morpho-sémantique plus ou moins prégnante.

Il s’agit d’user de toutes nos connaissances techniques de la langue grecque (linguistique, rythmique, dialectologique, historique, pragmatique, anthropologique, philosophique, etc.), pour mettre au jour dans les textes qui nous ont parvenus, en-deçà de la signification conventionnelle des mots, au niveau des unités syllabiques et de leur morphologie, des caractères propres à une langue grecque indissociablement sonore et culturelle qui expliquent la puissance des effets des performances sur les auditeurs. Promouvant une philologie d’un type nouveau, qu’elle propose d’appeler « phonico-pragmatique » et qui, comme Saussure l’appelait de ses vœux,  ne s’attache pas servilement à la langue écrite et oublie la langue vivante, elle entend offrir un nouvel accès aux dictions poétiques et savantes de l’époque archaïque et classique en reconnaissant le pouvoir de communication et de signification qui leur est inhérent.

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