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ARTICLES

Contributions à des ouvrages collectifs à comités de lecture

 

1. « Callinos » et « Tyrtée », in SANCHI, Luigi Alberto (dir.), Les lettres grecques. Anthologie, Paris, Les Belles Lettres, 2018 (parution prévue pour décembre 2018)

 

2. « Discours en creux et négation de la négation : quelques objections à la thèse de la "disjonction" et au principe d’"incompatibilité sémique" », in BERNABE, Alberto et alii, Parmenide: tra linguistica, letteratura e filosofia (IXe édition d’Eleatica, 10-12 septembre 2015 – ELEATICA Vol. 7), a cura di Bernardo Berruecos e Stefania Giombini, Sankt Augustin, Academia Verlag, 2018 (à paraître)

À l’appui des conclusions de Françoise Bader et de Charles de Lamberterie (« Homonymie ou polysémie ? Combien de mots η en grec ancien ? », in Blanc, Alain, Dubois, Laurent, Lamberterie, Charles de [éds.], Πολύμητις. Mélanges en l’honneur de Françoise Bader, Leuven-Paris, Peeters, 2012, p. 71-107) concernant la particule disjonctive grec ἤ « ou », l’analyse des emplois parménidiens de cette particule permet de confirmer qu’un principe d’« holosémantisme » est à l’œuvre dans le langage de ce poète-savant, une sorte de connaturalité morpho-sémantique recouvrant toute distinction anachronique entre polysémie et homonymie.

 

3. « 3. Milet. II : Lire et ne pas lire Héraclite », in M.-L. Desclos, F. Fronterotta (dirs.), La sagesse « présocratique ». Communication des savoirs en Grèce archaïque : des lieux et des hommes, Paris, Armand Colin/Recherches, 2013, p. 89-115

À travers l’« écoute » linguistique de quelques fragments significatifs, ce chapitre entend mettre en évidence qu’Héraclite n’est pas autre chose que l’un des plus illustres poiètes-savants de son temps, c’est-à-dire l’un des plus illustres savants-artisans d’une langue de savoir façonnée par une tradition multiséculaire et qui n’a d’existence réelle que proférée oralement devant un auditoire donné. Ou plus exactement, de montrer qu’en construisant son discours fragmentaire, sans début ni fin, autour du λόγος pris dans son sens général et englobant de « langage capable de rendre compte », celui-ci entend s’ériger comme le plus illustre de ces savants, parce que le plus parfait polymathe qui soit. En effet, si l’on suit le fil interprétatif du λόγος dans sa conception archaïque sonore et polysémique (c’est-à-dire s’entendant pour rester mouvant et sonore même fixé par une forme d’écriture), on s’aperçoit non seulement qu’ainsi, les grandes théories supposées héraclitéennes par la tradition semblent pouvoir se réconcilier, mais encore qu’Héraclite semble mettre son savoir poiétique (linguistique) au service de l’expression même de ce λόγος, dont on peut considérer qu’il définit la signification comme implacablement vraie, quelle que soit le « sens » ou la « direction » que l’on prenne (fr. 60 Diels-Kranz). La langue de savoir archaïque, le λόγος, tel qu’Héraclite le déploie, fait d’unités linguistiques qui n’ont de sens que liées toutes entre elles et de multiples façons au sein de l’ensemble qui les contient, contient tout, ce qu’il dit aussi bien que ce qu’il ne dit pas. Mais par un processus d’impersonnalisation énonciatif généralisé, il fait plus : il est même le discours englobant de la communauté politique des hommes représentés par ils. Le λόγος d’Héraclite se révèle donc, avant toute autre chose, une stratégie linguistique unique et originale destinée à fonder l’autorité suprême de sa parole et à instaurer un savoir polymathe, capable de rendre compte, dans le même temps, et du kosmos et du micro-kosme de la polis des hommes-citoyens.

 

Articles dans des revues internationales à comité de lecture

 

4. « Mourir immortel plutôt que vieillir : le vieillard à Sparte au VIIe siècle a. C. comme anti-modèle de l’ἀρετή suprême ? », Cahiers des Études Anciennes LV, 2018, p. 129-145

L’idéal de l’ἀρετή suprême (la « wahre ἀρετή » de Jaeger) est à la fois au fondement et à l’horizon des plus anciennes compositions élégiaques de Tyrtée, et de Kallinos peu avant lui. Dans ces chants d’exhortation de la première moitié du VIIe siècle, cet idéal ne se gagne pas seulement au combat. Elle s’y conquiert aux limites extrêmes de la mort. Les élégies de ces deux poètes ont en effet en commun d’être moins de simples exhortations au combat ou au courage, que, plus profondément, de véritables exhortations à savoir mourir, en « tenant bon » (μένειν) imperturbablement (νωλεμέως αἰεὶ). Parallèlement aux incitations à aller mourir (ἀποθνήσκων, Ka. 1, 5 W ; τεθνάμεναι, Tyrt. 10, 1 W, quasi-hapax et emblème de la diction tyrtéenne, signifiant l’acceptation de soi comme « déjà mort » ; θνήσκομεν, Tyrt. 10, 14 W, présent à valeur de futur immédiat), l’idée de « limites » à atteindre ou à dépasser – celles de l’« excellence » autant que celles de la « mort » – est omniprésente et confère aux fragments tyrtéens une dimension eschatologique : la leçon incertaine ]ατερμονίηι πεισόμεθ´ ἡγεμ[όν/σ- (Tyrt. 19, 11 W) est en cela suggestive. S’agissait-il d’obéir aux chefs « jusqu’à l’extrême limite » ([α]τερμονίη) ou bien « jusqu’à l’immobilité suprême » (μονίη) ? Au cours de la performance, les deux sens pouvaient sans doute se recouvrir et il est assez net que les chants de Tyrtée entendaient mener ses auditeurs à dépasser les limites imparties à la vie humaine. Si chez Kallinos, l’inéluctabilité de la mort semble suffire à justifier ce dépassement, chez Tyrtée, il est manifestement la condition pour achever « son propre accomplissement » (ὀπίσω τέλος) et ainsi gagner l’immortalité (ἀθάνατος).

À l’aune de la réinterprétation et de l’attribution à Kallinos d’un fragment épigraphique exhortant à mourir avant ses géniteurs (fr. *0ab Année), et en partant d’une remarque de W. Burkert sur la révolution « orphique » que représenta l’attribution de l’épithète ἀθάνατος à l’individu, et à sa ψυχή en particulier – épithète auparavant réservée aux seules divinités –, il s’agira de développer une hypothèse paradoxale. Face à cette « immortalité », de fait nouvelle (mais non encore « orphique »), qui attend le guerrier tombé au combat, les honneurs réservés à celui qui y survit jusqu’à la vieillesse (Tyrt. 1, 35-42) autorisent en effet à se demander si les expressions désignant le vieillard n’entendaient pas implicitement dessiner une figure-repoussoir, permettant d’inscrire en contrepoint celle de l’ἀνήρ idéal s’accomplissant dans toute sa plénitude en mourant au combat, au devant de ceux qui ont vieilli pour ne pas avoir su en faire autant. Chez les Spartiates de l’époque archaïque – peuple de νεοί se pensant comme d’éternels nouveaux arrivants (Cf. Malkin 1999) –, mieux valait mourir que vieillir car c’était la condition même pour devenir réellement « immortel bien que sous terre ». La mort au combat dans la plénitude de la vitalité, et en pleine acceptation du μένειν par-delà la mort, était la seule qui donnait accès à un au-delà et à une éternité d’ordre « pré-orphique ».

Étant donné l’extrême religiosité qu’on leur reconnaît généralement, la conséquence est grave : le vieillard, vénérable et honoré, n’a plus pour consolation que d’avoir droit, de son vivant, à l’ancienne immortalité aédique, fondée sur la reconnaissance et la mémoire de la communauté, qui n’est plus celle que chante le poète spartiate. Ce que nous disent en filigrane les fragments de Tyrtée, c’est qu’en vieillissant – y compris en finissant par tomber courageusement au devant des guerriers en pleine vitalité (Tyrt. 10, 19-27 W) –, tout homme digne de ce nom se mettait de lui-même au ban de l’immortalité. Reste à savoir si dans le cas de figure du fr. 10, 19-27, il ne s’agit pas d’une acceptation volontaire de cette exclusion.

L’ambiguïté qui demeure néanmoins laisse à penser que deux conceptions « eschatologiques » rivales pourraient alors avoir coexisté : l’une à la fois traditionnelle et panhellénique ; l’autre, ou plus récente ou plus intrinsèquement spartiate, et probablement nourrie par les influences musico-culturelles diverses qui se rencontraient et s’inter-influençaient mutuellement à Sparte, alors véritable capitale de la « song culture » grecque (Calame 2014).

 

5. « Parménide. Recommencer le verbe être », Les études Philosophiques, 2013/4, p. 463-491

« Recommencer », c’est peut-être justement le propre du verbe être parménidien. « Toujours recommencé », un peu comme la mer de Valéry, mais linguistiquement seulement, c’est-à-dire « énoncé » une nouvelle fois, pour reprendre le titre de l’ouvrage qu’il s’agit ici de présenter et, en quelque sorte, de continuer : Parménide. Fragments, Poème, précédé de Énoncer le verbe être (Paris, Vrin, « Bibliothèque des textes philosophiques », 2012). Les lignes qui suivent, en effet, ont ceci de particulier qu’elles ne doivent pas s’entendre autrement que comme la restitution de la présentation qui a été prononcée dans le cadre du Séminaire « présocratique » du Centre Léon Robin, le 29 juin 2013. Elles n’ont de sens, autrement dit, qu’en tant que simple explicitation, ou justification, des intentions et de l’approche qui furent les miennes au moment de la rédaction du commentaire et de la traduction qui constituent ce livre

 

6. « Le "cratylisme" de Platon : Le Cratyle comme réappropriation philosophique du fonctionnement phonico-pragmatique de la langue poiétique archaïque », Journal of Ancient Philosophy  vol. 5, n°1, 2011, 45 p.

Resolutely unwilling to fit the Cratylus to the Procustean bed of the reason, this quite linguistic commentary of the etymological dialogue of Plato intends to give prominence to the elaboration of a peculiar underlying language that is very likely to have its source in the functioning of an earlier poetic one, which remains fundamentally oral – or more precisely sounding – and pragmatic. So that this famous dialogue, far from being ridiculous, might help us to understand better some “phonico-syllabic” cogs of most poetic uses – whether in verses or in “prose” – of the “archaic” language.

 

7. « Le verbe être de Parménide : élaboration stratégique d’une entité linguistique infaillible », Antiquorum Philosophia 4, 2010, p. 75-97

 

8. « La mémoire oubliée : perspectives poétiques de l’élégie chez Tyrtée », Camenulae 1 : La mémoire, ses formes, ses structures, novembre 2007 - journée de l’école doctorale 1 du 12 mai 2007

 

 

Articles dans des Actes de Colloque

 

9. « Premières pistes pour un fondement (infra)-linguistique de la  réminiscence : le Ménon comme réappropriation des potentialités sonores de l’ancienne élégie parénétique », in M.-L. Desclos (dir.), Platon citateur : un exemple de réappropriation par la philosophie des discours de savoir antérieurs, Actes du colloque international de Grenoble, 29-31 mars 2017, Paris, Classiques Garnier (Kainon), 2019 (à paraître), 55 p. dactylographiées

 

10. « De l’élégie d’Andromaque au σῶμα d’Hélène : le réinvestissement dramaturgique du savoir-faire koinôgonique de l’ancienne élégie parénétique », in M.-L. Desclos (dir.), Le problème de la réappropriation par la philosophie des discours de savoir antérieurs : la poésie dramatique comme discours de savoir, Actes du colloque international de Grenoble, 21-22 mai 2015, Paris, Classiques Garnier (Kainon), 2018 (à paraître), 38 p. dactylographiées

 

11. « Le savoir "koinôgonique" dans les chants d’élégie parénétique de Tyrtée », in M.-L. Desclos (dir.), Le problème de la réappropriation par la philosophie des discours de savoir antérieurs : la poésie archaïque comme discours de savoir, Actes du colloque international de Grenoble, 28-29 novembre 2014, Paris, Classiques Garnier (Kainon), 2018 (à paraître), 17 p. dactylographiées

 

12. « Pouvoir du λόγος et λόγος d’un pouvoir chez Tyrtée », Linguaggi del potere, poteri del linguaggio, a cura di Gian Franco Gianotti, collana "Culture Antiche", Edizioni dell'Orso, Alessandria, 2010, p. 79-95

 

Comptes rendus d'ouvrages

 

13. Recension pour la Revue de l’histoire des religions (en cours), de : Corinne Bonnet, Gabriella, Pironti (éds.), Les dieux d’Homère. Polythéisme et poésie en Grèce ancienne (Kernos, supp. 31), Liège, Presses Universitaires de Liège, 2017

 

14. Recension pour la revue L’Homme 221, 2017, p. 207-209 de : Émile Benveniste, Langues, cultures, religions. Choix d’articles réunis par Chloé Laplantine et Georges-Jean Pinault, Limoges, Éditions Lambert-Lucas, 2015

 

15. Recension libre de : Maria Laura Gemelli Marciano et alii, Parmenide: suoni, immagini, esperienza. Eleatica 2007, a cura di Livio Rossetti e Massimo Pulpito (Eleatica, vol. 3), Sankt Augustin, Academia Verlag, 2013

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